[Récit accouchement] De l’intérêt de réfléchir et se préparer, même au 4ème !

Je prends enfin le temps de raconter mon 4ème accouchement. Même si le dénouement reste très “standard”, il me semblait surtout important de vous parler de la période précédente…

 

Perspective Césarienne…

A mon palmarès : un accouchement voie basse pour ma première fille, puis eu deux césariennes. Si vous souhaitez lire les récits précédents c’est par ici (récit accouchement bb1, récit accouchement bb2, récit accouchement bb3).

En France, après 2 césariennes, les chances d’accoucher par voie basse (ou de te laisser essayer) sont minimes.

La gynecologue qui me suivait au Cameroun m’avait dit dès le début qu’elle ferait une césarienne pour mon cas. Puis, le jour du départ pour la France (j’étais à 7,5 mois), tout allait tellement bien qu’elle m’a jeté un “pour votre souhait de voie basse vous verrez avec votre gynécologue en France mais cela ne me semble pas exclu “. Qu’est ce qu’elle n’avait pas dit !!!

Début de l’espoir d’un accouchement voie basse

J’ai donc commencé à me renseigner… J’ai découvert les préconisations de l’OMS et le site césarine, notamment celle qui préconise de programmer une césarienne à partir de 3 césariennes.

La TVBAC après deux césariennes pourrait augmenter le risque de rupture utérine par comparaison aux patientes n’ayant eu qu’une seule césarienne (NP3). La TVBAC en cas d’utérus bicicatriciel demeure cependant possible lors de situations obstétricales favorables (accord professionnel). Une CPAC est recommandée à partir de 3 antécédents de césarienne en dehors du contexte de la mort fœtale in utero et de l’interruption médicale de grossesse (accord professionnel).

https://www.em-consulte.com/en/article/773192

Il ne m’en fallait pas plus pour commencer à espérer à avoir enfin mon accouchement naturel: bébé surprise, petit mec, accouchement naturel… La boucle bouclée 🙂 Les conditions étaient favorables : bébé bien positionné, 2 césariennes pour raison médicale (et non mécaniques), césariennes faites à terme, 2 ans et 7 mois après la dernière et surtout un accouchement voie basse à mon actif. Par ailleurs, j’ai trouvé sur internet et sur instagram des mamans ayant accouché par voie basse après deux césariennes. Ce n’est pas commun, mais ça existe et c’est possible !

J’avais “juste” une appréhension quant à la gestion de la douleur. En effet, je n’avais pas le droit à la péridurale, à cause d’un déficit de coagulation (facteur XI) découvert avant l’accouchement de ma 3ème fille. Ce serait donc un accouchement 100% naturel ou une césarienne programmée.

 

Retour à la réalité

En arrivant en France, je me suis tournée directement vers l’hôpital niveau 3 de ma ville. Hors de question d’aller en clinique niveau 1 et risquer d’être séparée de mon bébé. J’ai donc rencontré la chef de service de l’hôpital et…. hyper négative et totalement contre la voie basse : elle me programme une césarienne à 38SA. Désemparée, je demande alors à mon mari de rentrer plus tôt avec les enfants.

Puis s’en suit une période très dure psychologiquement. Je suis seule en France, sans mari, sans enfants… Je me questionne sans cesse sur le pouvoir des médecins, celui d’aller contre les préconisations de l’OMS, de vouloir planifier et éviter l’urgence alors que tout va bien. Ai-je mon mot à dire ? Pourquoi choisissent-ils Je ne comprends pas pourquoi je n’ai pas le choix, c’est mon corps, je veux avoir le choix. Si je fais le travail à la maison et que j’arrive en fin de travail elle n’aura pas le choix…(têtue moi ??!). J’essaie quand même de me préparer à un accouchement naturel avec ma sage femme. J’ai des angoisses la nuits quand je repense aux souffrances atroces suite au déclenchement de ma deuxième. Je me dis que ce serait bien que le travail se mette en place seul vite, tant que le bébé est petit, mais j’ai peur d’accoucher seule, sans mon mari. Un jour je marche beaucoup, le lendemain je reste couchée la peur au ventre suite à la moindre contraction. Je pleure beaucoup. Je vois même une thérapeute en santé humaniste qui m’aura énormément aidé… J’ai envie d’essayer, ne pas avoir de regret, mais j’ai peur de …mourir (c’est elle qui aura réussis à me faire mettre ce mot sur mes angoisses).

 

Revirement de situation

Après plusieurs rendez-vous, la gynécologue cède, et m’autorise à tenter la voie basse à la condition d’un travail “brillant” pour reprendre ses mots. Autre super nouvelle, mes analyses sont bonnes et j’aurais finalement droit à la péridurale… Elle me précise quand même qu’il est toujours possible que je tombe sur un de ses collègues réfractaire le jour J et que dans ce cas je n’aurai pas le choix. Je décide de me donner la limite à 40SA+2, soit 3 semaines avant mon retour au Cameroun. Je suis remontée à bloc !!!

Mon mari arrive (donc plus tôt que prévu) et nous marchons chaque jour 1h à 2H, je fais du ballon, me relaxe bref je fais TOUT pour que bébé arrive. Mais R-I-E-N. Cette histoire terminera donc par une césarienne programmée le matin des 40SA+2. J’y ai cru jusqu’à la veille… mais non. Si je n’avais pas eu de date de retour j’aurais surement attendu encore…

Je suis entrée le matin tôt, et ai eu “le privilège” d’une rachi-anesthésie (si mes analyses avaient été mauvaises j’aurais de nouveau accouché sous anesthésie générale…). Mon mari a pu assister à la césarienne pour la première fois.

L’histoire me fera dire que j’ai bien fait de le garder au chaud plus longtemps. Mon fils a eu un détresse respiratoire à la naissance… Cela aurait pu être plus grave si nous l’avions “sorti” de force deux semaines plus tôt. Nous sommes tous les deux en bonne santé et j’essaie de ne pas regretter…

 

On en parle 

De cette expérience, je retiens beaucoup d’impressions que je voulais vous partager aujourd’hui. N’hésitez pas à me donner vos avis. La maternité est tellement subjective, nous vivons toutes des expériences différentes et je pourrais en parler des heures… :

  • La démesure du pouvoir des médecins sur les accouchements des femmes, et toujours l’ultra-médicalisation française. Prioriser le 0 risque, ou le risque “connu”. Pourquoi choisissent-il à notre place quand il y a peu de risque, en dehors des préconisation de l’OMS ?
  • Le sous effectif des hôpitaux et la difficulté de s’adapter à des vagues aléatoires. La gynécologue m’a clairement dit qu’elle voulait programmer la césarienne pour une raison de planning, pour ne pas être dans l’urgence.
  • Le taux de césariennes a doublé en 30 ans (10,9% en 1981 à 20,2% en 2014). Bien qu’il tend à se stabiliser, l’OMS préconise un taux maximum de 15% au dessus duquel on considère que des césariennes peuvent être évitées.
  • Si il n’y a pas de contre indication médicale, il vaut mieux attendre un travail spontané avant une césarienne obligatoire. Le bébé est prêt et les contractions permettent de masser ses poumons et évite les détresses respiratoires des césariennes “à froid” comme celle que j’ai vécu. Pourquoi on ne nous le dit pas ?
  • L’environnement hospitalier est toujours aussi stressant… ce qui nuit à des accouchements sereins respectueux. Le développement des maisons de naissance proches des hôpitaux est une première solution, j’espère qu’il y en aura d’autres.. Le jour où j’ai demandé la voie basse, la gyneco m’a répondu séchèment avoir perdu un bébé l’année d’avant suite à une rupture de l’uterus. A 8 mois de grossesse, je suis ressortie tétanisée pendant plusieurs jours.

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