Il paraitrait (ou plutôt paraissait) que le deuxième accouchement est plus facile, dixit les copines ou même le personnel medical. J’entends encore l’anesthesiste, pendant le rendez-vous pré-accouchement, me vendant la possibilité d’une péridurale dès le début des douleurs, et peu importe si je ne suis qu’à une dilatation de 2. Avec tout ça, voici venue une maman super rassurée, les doigts en éventail je dirais même !

Pour ce deuxième accouchement, je n’avais pas refait de préparation à la naissance, pas d’acupuncture, pas de cours d’aquagym réguliers. J’avoue m’être un peu laissée aller à la flemmardise… Pour ma défense, les conditions n’étaient pas tout à fait les mêmes, à savoir qu’ il fallait gérer une ainée de 18 mois, en Afrique, donc pas trop de préparation à l’accouchement ou d’acupuncteurs à l’horizon !

Pour mon 1er accouchement (en Espagne), je m’étais conditionnée, complètement dédiée à ce jour J. Je l’avais déjà raconté ici et tout s’était très bien passé.  Cette nouvelle grossesse était pour moi une formalité, je pensais j’allais – moi aussi – pouvoir dire “je suis arrivée à la maternité déjà dilatée à 5, j’ai poussé deux fois et j’avais mon bebe dans les bras 1h après” ou bien le classique “je n’ai pas eu le temps d’avoir la péridurale tellement ça a été vite !”. Que neni !!!!

Ca fait un mois que je n’ai pas écrit sur mon petit blog, voici donc le pourquoi du comment, ou plutôt le récit de mon accouchement, pas tout à fait celui que j’imaginais…

2,3 novembre : de fortes douleurs de règles, contractions, pleurs, déprime. Je sens que ça ne va pas tarder. Le retour du chéri est prévu seulement le 8. Je suis persuadée que je vais accoucher seule, je commence à avoir peur.

4 novembre dans la nuit: j’ai l’impression que je perds les eaux mais Je me rends compte que c’est du sang. J’en perd beaucoup, je ne sens pas bébé, mode grosse panique activé.

5 novembre (39SA) : l’hémorragie se calme doucement à la clinique. Il y a des contractions mais pas de “travail”. Mon gynéco me confirme que c’est une veine du placenta (situé à 1cm du col…) qui a dû céder sous l’effet des contractions. Ils me gardent la nuit pour s’assurer que l’hémorragie ne reprend pas. J’aurais aimé être déclenchée mais avis défavorable car risque de relancer les saignements (le déclenchement engendre un travail plus violent et donc plus de risques).

Si les saignements reprennent, c’est fort probable que j’ai le droit à une césarienne. On me conseille de rester très très au calme (pfff parfait pour déclencher un vrai travail quoi!).

La bonne nouvelle c’est que mon mari avait décidé de me faire une surprise et débarque à la clinique à 11h. Je repars donc sans mon bébé dans les bras (dur dur quand on entend des bébés pleurer pendant 24h..) mais avec mon chéri 🙂

Pendant toute la semaine suivante, j’accumule les fausses alertes, j’encaisse les contractions et je continue de saigner doucement. C’est fatiguant, stressant, j’en peux plus je veux mon bébé ! A côté de ça j’ai la pression du billet retour en Afrique prévu le 9 décembre…

11 novembre pendant la nuit : cette fois c’est la bonne je perds les eaux. Je sais que j’aurais mon bébé très prochainement (j’ai toujours la voix des copines aux “accouchements en 2h en tête” à ce moment !).

6h – 10h : monito -> j’ai des contractions toutes les 5 minutes sauf que…. Ça s’arrête 30 minutes… Encore un énième faux travail ! Je ne suis dilatée qu’à 1 et j’ai 48h maximum pour accoucher après la perte des eaux. Le médecin me donne le choix : soit on attend encore jusqu’au soir que ça se déclenche naturellement, soit on tente le déclenchement par un gel. A la tête de la sage femme, je vois que je vais déguster sur la deuxième option. On en parle avec mon mari et je décide quand même de tenter le gel.

12h : pose du gel et du monito pendant les 2h suivantes. A 13h je sens les fortes contractions, rapprochées, presque toutes les minutes. Malgré ça J’ai presque le sourire en me disant “chouette ça a l’air de bien marcher ce truc, je vais vite voir ma puce !”. Pffff que neni encore une fois ! La sage-femme me confirme que je suis toujours à 1 malgré ces EENNNOORMESS contractions ! Elle en rajoute en me disant qu’il faut que je marche et que je monte les escaliers pour faire avancer les choses. Plus facile à dire qu’à faire :/

Franchement, à ce moment là, je crois que nous, les femmes, on devient surhumaines, je me demande encore comment j’ai fait pour me lever…

16h: je suis presque à 2 mais la sage-femme veut attendre que je sois à 3 avant la péridurale. Je n’en peux plus, elle me propose une piqure pour me calmer, j’accepte même si je sais que le bébé va en prendre aussi et que je suis contre – à la base. La douleur est carrement insuportable. Ca me calme, je suis dans les vapes, mais j’ai toujours aussi mal…

17h: le gyneco passe et donne son accord pour la péri meme si je suis toujours à 2.

17h30: Enfin le soulagement. L’anesthésiste est un beau-gosse trop sympa (ça change de la pie avec qui j’avais fait rendez-vous pré-accouchement). Je revis sauf que… Je me mets à trembler très fort de tout mon corps, incontrôlable, j’ai les nerfs qui lâchent. Les sages-femmes me disent que c’est normal. Je ne supporte pas, mon mari essaie de contenir mes tremblements puis j’arrive à m’endormir un peu.

19h : je suis presque à 4 mais le bébé commence à fatiguer et faire de la tachycardie.

20h : la sage-femme de nuit arrive et se rend compte que je n’ai pas eu la dose d’antibiotique qui doit être administré à +12h maximum après avoir perdu les eaux. Elle me prend la température : 38,7. A partir de là je sens que ma température monte en effet et je ne suis pas bien du tout. Le gynéco arrive et confirme la forte suspiction d’infection materno-foetale. Je comprends que je vais avoir droit à la césarienne dont on me parle depuis si longtemps….

21h05: la miss est là et pleure (ça a l’air de surprendre le médecin). Le BG m’a mis sous oxygène, je suis sur un nuage, je me souviens que je ne cesse de remercier tout le monde avec mon bidou ouvert sur la table lol #modebisounours. J’entends que ma puce à 39.2 de fièvre, ils veulent la transférer à l’hopital…. J’ai trop peur et je n’ai pas envie d’être déjà séparée d’elle depuis le temps que je l’attends. Sa fièvre baisse grâce à un bain, je vais quand même pouvoir la prendre dans mes bras avant.

22h: j’arrive en salle de réveil avec ma princesse. Je suis au fond du seau mais trop heureuse.

22h30: le gynéco de garde passe, m’appuie sur le ventre… Et hop hemorragie, avec chute de tension. Ils me réaniment mais pas de transfusion (j’aurais dû mais vu que j’étais en clinique les protocles sont plus compliqués). Et pour continuer dans les bonnes nouvelles, il n’y a pas de place à l’hôpital pour ma puce. Ils décident de la garder et de voir comment ça évolue. Finalement, ca s’arrangera grâce aux antiobios pendant 5 jours à la clinique.

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Au final on ne sait pas ce qui a provoqué cette infection (ou ils savent et n’ont pas voulu me dire). La petite faisait quand meme 4kg150 donc la césarienne n’était pas plus mal pour elle. Je pense quand même que des antibio dès le début n’auraient pas été de trop.

Bilan après 1 mois ? Ma marmotte va très bien, très sage, un vrai bonheur. De mon côté ç´est plus difficle et je commence à peine à aller mieux. La cicatrice est apparemment très réussie mais j’ai toujours très mal surtout le soir. Je ne sors presque jamais et marche pas plus que quelques pas. Je suis aussi constamment tendue dans mes mouvements, de peur d’avoir mal. Je ne parle même pas de l’anémie où je ne peux pas faire deux pas sans avoir la tête qui tourne…

Alors que j’étais hyperactive après avoir donné naissance à miss choufleur, je suis beaucoup plus zen et détendue cette fois. Je prends le temps de voir les minutes filer, de regarder et câliner ma poupée. Elle mange ce qu’elle veut quand elle veut, a toujours la couche propre, dort et sieste avec maman parfois…Je prends ce repos forcé du bon côté, enfin j’essaie.

Un accouchement est tellement fort qu’il est le pire jour de ma vie comme le plus beau. C’est juste indescriptible. Je suis sur d’avoir pensé que j’allais mourir sur le moment et pourtant, j’ai un bonheur tellement fort en moi que l’envie d’un troisième enfant est toujours là.

Je suis persuadée que dans quelques mois, je ferais partie de celles qui disent “une césarienne c’est pas la fin du monde, on s’en remet, blablabla…” et que je me rappellerais que du positif. Mais là, de suite, je veux souligner le fait que ce n’est pas si bénin que ça. C est une opération, le ventre est ouvert et recousu sur plusieurs couches (muscles, tissus..). Les suites post-opératoires sont clairement plus lourdes qu’un accouchement par voie basse. Je ne regrette pas la décision du médecin car c’était nécessaire dans mon cas.

C’était pas l’article le plus fun du monde même si l’issue est magnifique. Je voulais juste témoigner de mon expérience de la césarienne et surtout recueillir les vécus des autres mamans. Comment avez-vous vécu la césarienne ? Combien de temps pour vous remettre ?

Article écrit en 2013 – Je l’ai laissé tel quel, c’est amusant de se relire quelques années plus tard… avec tout ce que je sais aujourd’hui.

Je laisse ce témoignage ici, en espérant qu’il sera utile.

C’est incroyable de voir qu’on m’a proposé beaucoup de choses sans me donner aucune informations les concernants (avantages / inconvénients / risques). L’infirmière m’a proposé une “piqûre” dans ma faiblesse sans me demander si je supportais bien la morphine. Maintenant je sais que cette infection est dû aux multiples interventions, touvhers vaginaux (membranes relâchées), oubli des antibiotiques. Je ne parle même pas du ressenti de manque d’humanité dans cette accouchement, nous sommes bien loin de l’intimité et de la création de bulle nécessaire pour un accouchement physiologique.